Discours d’investiture du vice-président de Bolivie M. David Choquehuanca, le 8 novembre 2020 à La Paz. Il fait référence aux peuples et traditions anciennes, et prône la fin de l’anthropocentrisme par un retour aux racines et à la connexion avec le cosmos et la Terre. Une révolution contre le pouvoir qui aboutit au contrôle des individus, pour la liberté et la recherche des équilibres, pour le respect du « tout » dont nous faisons partie. Un discours inspirant dans un monde où l’humain s’est déconnecté de son environnement…
David Choquehuanca Céspedes est vice-président de l’État plurinational de Bolivie depuis le 8 novembre 2020, sous la présidence de Luis Arce. Il a été élu au suffrage universel direct avec l’investiture du « Mouvement vers le socialisme ».
Il défend les populations indigènes et les droits de la nature à travers le concept de « buen vivir ». Il a notamment participé aux mobilisations en faveur de la reconnaissance des droits des communautés indiennes, qui ont abouti en 2009 à la création de l’État plurinational.
Le concept de « buen vivir » peut être décrit comme une recherche de l’équilibre : La communauté est essentielle pour le buen vivir, mais elle inclut à la fois l’humain et le non humain, le matériel et le spirituel. Cette dualité est partout présente. La tension individu-communauté s’inscrit dans la tension humanité-nature. Dans ce contexte, le bien à l’état pur n’existe pas. Le bon et le mauvais coexistent, en tension permanente. Bien vivre, c’est apprendre à vivre avec ces dualités multiples. Non pas prétendre annuler ces contradictions, mais vivre avec elles, éviter que les inégalités et les conflits s’aggravent et se polarisent au point de déstabiliser « le tout ». (Pablo Solón, diplomate et militant écologiste bolivien)